Animatrices : Adèle Bressy et Julie Gobert

Les substances biocides sont largement utilisées en milieu urbain, pour la protection des matériaux du bâti et des tissus, pour la lutte contre les nuisibles (des habitations, des plantes, des animaux de compagnie, des personnes, etc.), comme désinfectants dans les produits domestiques ou comme conservateurs dans divers produits du quotidien.

Leur utilisation présente cependant des risques pour la santé humaine et environnementale. Les travaux de thèse de Claudia Paijens (2019) menés dans le cadre d’OPUR ont montré :

1. que les biocides sont ubiquistes dans les eaux urbaines avec un risque pour le milieu aquatique,
2. qu’une augmentation des flux de biocides entre l’amont et l’aval de l’agglomération parisienne a été constatée pour plusieurs molécules, et
3. que la présence de plusieurs biocides constitue, soit la signature d’une origine pluviale, via la lixiviation des matériaux du bâti, soit la signature d’usages domestiques.

Les usages domestiques de ces substances sont sous-estimés dans les politiques de surveillance/protection de l’environnement, ce qui ouvre un champ de recherche sur la fabrication et la réception des politiques publiques.

Les biocides sont également largement utilisés dans les matériaux de construction pour empêcher la croissance des microorganismes, ou appliqués comme traitement de surface, notamment sur les toits. Les apports urbains de biocides dans les milieux récepteurs ont généralement été modélisés à petite échelle, et rarement à l’échelle d’une mégapole.

Concernant la perception des risques liés aux contaminants émergents et les changements de pratiques permettant leur réduction, les principales modifications ont lieu dans les pratiques professionnelles. Récemment, la perception des consommateurs a été étudiée, montrant le poids des normes sociales. Il manque d’expérimentations au sujet de la sensibilisation des habitants sur la contamination de leurs eaux grises/usées.

Description détaillée de l’axe