Animatrices : Françoise Lucas et Brigitte Vinçon-Leite

Dans le cadre des Jeux Olympiques et Paralympiques (JOP) en 2024 à Paris et dans l’optique de l’ouverture de baignades urbaines sur la Marne et sur la Seine, un ensemble de travaux d’assainissement a été planifié.

Cette action aurait pour objectif d’évaluer l’impact de ces travaux sur la qualité microbiologique et chimique des rejets du réseau d’assainissement pluvial et leur impact sur l’amélioration de la qualité microbiologique et chimique des futurs sites de baignade en Marne.

Afin d’évaluer l’impact des travaux sur les bassins versants de deux ouvrages cadres, le rejet du réseau du Centre Urbain (Noisy-le-Grand) et le rejet du ru de la Lande (Champigny/Marne) suivis durant la phase OPUR 5, seront à nouveau instrumentés en 2025 en temps sec et en temps de pluie. Les mêmes paramètres physico-chimiques et microbiologiques seront suivis (indicateurs de contamination fécale réglementaires et spécifiques de sources, virus entériques, Campylobacter, fluorescence 3D ; DBO estimée). Les résultats obtenus en phases OPUR5 et OPUR6 seront comparés afin de voir l’impact des travaux d’amélioration du réseau d’assainissement pluvial, la suppression des mauvais branchements et la mise en place d’une SDEP sur le ru de la Lande. La capacité des indicateurs à représenter le risque lié aux pathogènes sera également vérifiée.

Sur la problématique associée au fonctionnement d’une SDEP, l’efficacité de la décantation et de la désinfection par les UV de la SDEP du ru de la Lande sur la qualité microbiologique et chimique des eaux circulant dans le réseau pluvial sera analysée.

La comparaison des eaux en entrée et sortie de la SDEP, et entre la décantation et le traitement UV permettrait d’évaluer finement l’abattement des paramètres physico-chimiques, microbiologiques (indicateurs fécaux, pathogènes, MRA), et des micropolluants routiers. L’efficacité des traitements sera également évaluée en termes d’amélioration des paramètres écotoxicologiques. Les résultats permettront aux gestionnaires de la SDEP d’ajuster les traitements et de valider le fonctionnement de la SDEP.

Enfin dans l’action sur la modélisation de l’impact des travaux sur la qualité microbiologique des rejets de temps de pluie, pour le bassin versant du ru de la Lande, un suivi en continu de paramètres physico-chimiques (NH₄⁺, conductivité, turbidité, température, fluorescence 3D) permettrait de tracer les caractéristiques des rejets et leur évolution. Un modèle d’hydrologie urbaine (ex. SWMM) sera implémenté. En s’appuyant sur l’autosurveillance des rejets en amont, sur le modèle CANOE (CD94), et sur le suivi en continu, le modèle de bassin versant permettra de simuler la situation avant et après les travaux. L’ensemble de ces résultats permettra de comprendre l’amélioration générée par les travaux. Ce modèle des rejets sera couplé à un modèle hydrodynamique de la rivière développé par ailleurs (projet associé FORBATH), afin de constituer un système prédictif à court terme. Il est envisagé que ce système prédictif soit étendu à d’autres bassins versants urbains en région parisienne.

En héritage des JOP 2024, de nombreux sites de baignade urbains sont prévus, dont la prévision de la qualité sanitaire constitue un enjeu majeur. Dans le prolongement des recherches sur la qualité microbiologique de la baignade du bassin de la Villette (OPUR5), un système de suivi de la qualité de l’eau, basé sur différents paramètres « proxy », a été développé. Un prototype de système de suivi en temps réel a aussi été développé (projet associé FORBATH). Le système prédictif à court terme, 24 ou 48 h, sera finalisé et validé. Il pourra être mis en œuvre au bassin de la Villette lors des prochaines saisons de baignade et adapté pour d’autres sites de baignade en canaux tel que le Canal St Martin.