La gestion à la source des eaux pluviales dans des ouvrages favorisant la filtration par le sol naturel ou un substrat adapté (ouvrages d’infiltration ou de biorétention) est un moyen efficace pour lutter contre la pollution diffuse des milieux aquatiques. Elle permet en effet la rétention des micropolluants dans la couche superficielle du substrat.

Dans le cas des métaux, cela conduit à une augmentation progressive des teneurs de la couche de surface du sol, essentiellement dans la zone d’arrivée d’eau. Dans le cas des micropolluants organiques, des processus de biodégradation des polluants retenus dans cette couche de sol/substrats entrent en jeu.

Le comportement des micropolluants organiques dans ces ouvrages (accumulation, dégradation, relargages possibles) reste cependant encore peu documenté. De rares études ont été menées sur la biodégradation des hydrocarbures et des HAP et soulignent le rôle du couvert végétal et de la diversité et des fonctionnalités des communautés microbiennes.

Une meilleure compréhension des processus microbiens en jeu est indispensable pour améliorer la conception et la gestion de ces ouvrages. L’objectif de cette action est donc d’évaluer le potentiel de dégradation de micropolluants organiques issus des ruissellements urbains par les communautés microbiennes autochtones présentes dans les sols/substrats des ouvrages, afin d’orienter les modes de conception/maintenance des ouvrages vers des solutions favorisant cette dégradation.

Sur la base d’expérimentations en batch et en colonnes de laboratoires, complétées par de l’acquisition de données en site réel, cette action doit permettre la paramétrisation d’un modèle de transport réactif de micropolluants organiques afin d’évaluer le devenir sur le long terme (accumulation, dégradation, transfert) de ces polluants dans le sol des ouvrages.

Le suivi de la dégradation des polluants sera accompagné d’analyses non ciblées (action R2.6), afin d’identifier la formation éventuelle de métabolites, et d’un suivi du métabolisme bactérien et des paramètres physico-chimiques du milieu.

Ces expérimentations pourront être complétés par la mesure et la modélisation sur un site réel (site de Compans déjà évalué en 2017 et qui fera l’objet d’une nouvelle évaluation au cours d’OPUR5).

Contacts

Noureddine Bousserrhine : bousserrhine[at]u-pec.fr
Julien Le Roux : julien.le-roux[at]u-pec.fr
Marie-Christine Gromaire : marie-christine.gromaire[at]enpc.fr

Fiche détaillée de l’action