Contacts : Julien Le Roux et My Dung Jusselme

Contexte

Cette action s’inscrit dans la continuité des travaux réalisés lors des précédentes phases d’OPUR, en particulier pendant la thèse de R. Mailler (2012-2015, OPUR4), sur la contamination des boues de station de traitement des eaux usées en micropolluants prioritaires et émergents, puis dans OPUR5 avec le développement de méthodes d’analyses ciblées (composés pharmaceutiques) et non-ciblées (HRMS) au Leesu sur des matrices chargées, notamment dans le cadre de l’Observatoire de la Ville.

Conjointement, le devenir et la transformation des micropolluants est en lien étroit avec les microorganismes, avec des relations complexes : dégradation des molécules, formation de sous-produits parfois plus toxiques, sélection et propagation de bactéries résistantes aux antimicrobiens et des gènes de résistance.

Une caractérisation plus complète de la contamination des boues de STEP, notamment par des micropolluants émergents comme les PFAS, et le devenir des micropolluants dans les différentes filières de traitement est également un point à étudier.

Objectifs

L’objectif principal sera de mieux comprendre le transfert des micropolluants et microorganismes ainsi que leurs interactions dans la filière boue, par caractérisation couplée entre analyses chimiques et microbiologiques.

• Documenter et quantifier la contamination en micropolluants organiques (ex. PFAS, additifs issus des pneumatiques, polluants routiers, pharmaceutiques, produits de transformations, microplastiques...) dans différentes filières de traitement des boues (ex. digestion vs. procédés thermiques)
• Caractériser les mécanismes en jeu dans la biodégradation des micropolluants et identifier les microorganismes impliqués. Le diuron (molécule de la famille des biocides) pourra être utilisé comme molécule modèle.
• Identifier et quantifier les gènes et les bactéries résistantes aux antimicrobiens dans les boues par des analyses de séquençage à haut débit (NGS)

Résultats attendus et retombées

Les résultats permettront :

• d’affiner les bilans de flux en micropolluants organiques dans les usines de traitement, dans les différentes filières de traitement, dans les files eau et boues, ainsi qu’au niveau de la répartition entre les phases particulaires et aqueuses
• de mieux comprendre et décrire les processus de dégradation des micropolluants durant le traitement des boues, avec une meilleure compréhension du rôle des microorganismes impliqués dans cette dégradation
• de documenter la présence de gènes de résistance et de bactéries résistantes dans les eaux usées et les boues, en mettant en perspective les réponses des microorganismes en termes de résistance avec la présence de micropolluants organiques

Description détaillée de l’action