OPUR, un observatoire d'hydrologie urbaine en Île-de-France

Action 10.2 : Vers de nouvelles méthodes de suivi de la qualité chimique

par Adèle Bressy - publié le , mis à jour le

Chercheur responsable de l’action : Adèle Bressy (Leesu)

Contexte

L’approche utilisée classiquement pour la surveillance de la qualité chimique des eaux urbaines, et notamment dans les phases précédentes d’OPUR, est souvent basée sur des échantillonnages ponctuels et des analyses de paramètres isolés. Cette approche permet d’évaluer les niveaux d’imprégnation et de déterminer les sources de contamination. Mais elle ne permet pas d’évaluer les dangers de l’exposition ni de la relier aux pressions anthropiques globales car elle ne tient pas compte :

  • de la variabilité spatio-temporelle de la contamination (les pics de pollution ne sont par exemple pas toujours détectés),
  • de la spéciation et du devenir des contaminants à long terme, notamment en termes de fixation, remobilisation ou biodisponibilité,
  • de l’effet global de l’ensemble des contaminants (effet cocktail) et de contaminants non recherchés (molécules émergentes, produits de dégradation).

Améliorer ces points avec les méthodes classiques d’échantillonnage et d’analyse nécessiterait des techniques analytiques coûteuses et des plans d’échantillonnage entraînant un nombre d’échantillons difficilement gérable (en temps et en coût).

Objectifs

Dans ce contexte, l’objectif est de développer des méthodes de suivi de la qualité des eaux urbaines qui permettent d’avoir une approche globale et d’obtenir le maximum d’informations sur les sources et le devenir de la contamination dans les systèmes d’assainissement et de traitement. Dans un but plus opérationnel, l’objectif est également de développer des outils et des méthodologies simples de surveillance, de détection et de caractérisation de rejets qui permettraient une aide à la décision aux gestionnaires.

Le premier axe envisagé vise le développement des membranes polymériques comme échantillonneur passif pour le suivi de la contamination des eaux urbaines. Dans le prolongement de la phase 3 d’OPUR, il s’agit de continuer le développement de ces échantillonneurs passifs en testant la robustesse de l’outil dans les réseaux d’assainissement et les stations d’épuration ainsi que son potentiel d’utilisation par les opérationnels. Un autre type d’échantillonneur passif, la micro-extraction en phase solide (SPME), sera développé pour étudier les interactions entre la matière organique dissoute et les micropolluants organiques en collaboration avec Gilles Varrault (action 10.3).

Le deuxième axe, en collaboration avec Céline Bonhomme, vise à tester et caractériser métrologiquement la mesure des HAP en continu par fluorimètrie UV et d’expérimenter son application au suivi de la contamination des eaux de ruissellement de chaussée, dans le cadre du projet ANR-Trafipollu (2013-2015). L’objectif est d’estimer la spécificité de l’outil, sa sensibilité par rapport aux concentrations attendues dans le ruissellement et sa fiabilité.

Le troisième axe vise à évaluer le potentiel et la faisabilité de développer au Leesu des méthodes de screening qualitatif non ciblé et de déterminer le type d’instrumentation qui serait nécessaire afin de proposer des collaborations avec des laboratoires équipés et possédant un degré d’expertise dans l’analyse des composés organiques.

Thèse associée à l’action

Sifax Zedek (2013-2016) : Dynamique des polluants émergents dans les systèmes d’assainissement et impact de leurs rejets sur le milieu : suivi du triclosan et du triclocarban par échantillonneurs passifs.

Fiche détaillée de l’action

Fiche détaillée de l’action 10.2