Parmi les milieux aquatiques insérés dans les territoires urbains ou péri-urbains, les lacs et plans d’eau occupent une place importante en raison de leur nombre et de la multiplicité de leurs fonctions pour la ville et ses habitants : totalement intégrés dans le tissu urbain, les petits plans d’eau contribuent par leur capacité de stockage, à la maîtrise du ruissellement urbain et participent à la qualité du cadre de vie ; les lacs et plans d’eau de plus grande taille, souvent situés dans les régions périurbaines, peuvent constituer une ressource importante pour la ville (e.g. AEP), jouer un rôle primordial pour les activités de loisirs et dans certains cas présenter une valeur patrimoniale essentielle. Ces écosystèmes sont soumis à de fortes perturbations anthropiques qui peuvent affecter leur fonctionnement. Ils sont particulièrement vulnérables aux impacts extérieurs en raison de la spécificité de leur fonctionnement physique, caractérisé par la présence d’une stratification thermique et de vitesses d’écoulement faibles.
Les recherches menées au LEESU sur les écosystèmes lacustres portent principalement sur les thématiques suivantes : (1) le fonctionnement physique ; (2) la modélisation couplée du fonctionnement physique et écologique et (3) le développement de systèmes de surveillance et d’alerte des proliférations phytoplanctoniques.
Le développement de systèmes de surveillance est basé sur l’acquisition de données en continu, la transmission automatique des données et des outils de traitement et de modélisation de ces données.
La législation sur la qualité des eaux continentales liée à la Directive Cadre Européenne sur l’Eau, l’acuité de la demande sociétale concernant la qualité environnementale des écosystèmes aquatiques ainsi que la nécessité d’un suivi efficace de l’impact des changements globaux, et en particulier du changement climatique, nécessitent des approches adaptées et des outils performants. Le consensus est établi que les séries de données et les outils à même de les récolter sont actuellement très insuffisants pour évaluer de façon précise l’impact de ces changements sur les écosystèmes aquatiques et prévoir leur évolution. Dans ce contexte, le projet PROLIPHYC (http://leesu.univ-paris-est.fr/prol...), financé par le programme ANR-PRECODD (Programme de Recherche Ecotechnologies et Développement Durable), a porté de 2007 à 2010 sur le développement d’un système opérationnel pour la surveillance et l’alerte en temps réel des proliférations phytotoplanctoniques, notamment des cyanobactéries toxiques, dans les écosystèmes aquatiques continentaux.
Le projet regroupait plusieurs partenaires : des laboratoires de recherche publique (LEESU, INRA, LGE, MNHN), la division technique de l’INSU-CNRS, une entreprise d’ingénierie de l’environnement (Sogreah), une PME en instrumentation environnementale (nke) et une collectivité territoriale (CISALB).
Un volet du projet a également porté sur l’analyse socio-politique et réglementaire de la surveillance des proliférations phytoplanctoniques et du suivi en continu des plans d’eau, en Europe. L’étude des contextes réglementaires et socio-politiques a été réalisée dans 4 pays européens : France, Portugal, Pologne et Finlande.