Le prochain séminaire du LEESU aura lieu le lundi 28 octobre 2013 à l’École des Ponts ParisTech (plan d’accès), à 10h15, en salle B004. Il sera constitué d’une intervention de Jean-Philippe Jenny (Laboratoire EDYTEM - Environnements DYnamiques et TErritoires de Montagne ; CARRTEL - Centre Alpin de Recherche sur les Réseaux Trophiques des Ecosystèmes) intitulée : "Réponses de grands lacs périalpins aux pressions anthropiques et climatiques récentes. Couplage entre reconstitutions paléo-environnementales, données instrumentales et modélisation".
Le résumé de la présentation est :
"Les travaux présentés relèvent de la biogéochimie et de la sédimentologie appliquées aux systèmes lacustres. Ils s’inscrivent dans une démarche de rétro-observation sur la période récente (150-300 ans) avec l’objectif global d’évaluer l’implication des forçages environnementaux locaux (charge externe en nutriments, hydrologie) dans l’accentuation/atténuation des forçages globaux (climat). Nos recherches se sont concentrées sur une réponse intégratrice du système lacustre : le développement de l’état de l’hypoxie (manque d’oxygène ; [O2] <2μg L-1) dans les lacs, qui reflète l’état du système lacustre à l’échelle de l’hypolimnion. Les objectifs spécifiques de ce travail étaient 1) de développer une méthode de quantification du régime de l’hypoxie au travers d’une approche spatio-temporelle (multi-site de carottage), 2) de caractériser les forçages et, 3) de recourir aux outils de modélisation statistique afin de comprendre les relations entre les forçages (globaux et locaux) et les réponses de l’écosystème lacustre dans un contexte de réchauffement climatique. Le prélèvement inédit de 81 carottes sédimentaires s’est révélé essentiel pour quantifier 2 forçages clés de l’hypoxie dans les 3 lacs : 1) les flux biogéniques et 2) le régime des crues. Nos principaux résultats montrent que l’enrichissement en phosphore dissous a conduit à un changement d’état de l’hypolimnion dès le milieu du XXe siècle. Désormais hypoxique, les écosystèmes de l’hypolimnion semblent particulièrement vulnérables face à l’augmentation croissante des températures"