Le LEESU rassemble des spécialistes des sciences de l’environnement, dans une gamme de disciplines très large. On y trouve en effet
- des spécialistes des sciences de l’univers : physiciens et physico-chimistes,
- des spécialistes des sciences de l’ingénieur, proches des sciences de la nature : hydrologues urbains,
- des spécialistes des sciences de la vie : microbiologistes,
- des spécialistes des sciences politiques,
- et par des chercheurs associés, spécialistes de l’aménagement urbain.
Cette palette de compétences du laboratoire lui permet de couvrir l’ensemble des champs de l’eau dans la ville et de faciliter son intégration dans son environnement social économique et culturel. En effet cette variété d’approches de l’étude d’un même objet -l’eau dans la ville- et la percolation des différents points de vue à l’intérieur du laboratoire, entre les disciplines à permis de développer en interne une vision partagée et intégrée de cet objet d’étude avec ses différents points de vue et d’offrir à nos interlocuteurs opérationnels une vision d’ensemble, non sectorielle qui est seule capable de répondre à leurs attentes. De même, cette porosité entre les disciplines permet facilement de répondre aux appels d’offres transversaux de plus en plus nombreux, avec une efficacité incomparable avec celle qui viendrait de la constitution de consortium entre plusieurs unités.
- La structuration du laboratoire identifie un axe spécifiquement «sciences humaines et sociales» : «Acteurs et processus décisionnels dans la gestion des eaux urbaines» qui officialise la multidisciplinarité de l’unité. Toutefois, cette structuration est conçue de manière suffisamment poreuse pour permettre échanges et questionnements entre «sciences de la nature» et «sciences humaines et sociales» et favoriser l’interdisciplinarité.
- Cette multidisciplinarité a été reconnue par les tutelles du laboratoire et l’université Paris-Est, en permettant son association à deux écoles doctorales.
- De nombreux séminaires sont organisés à l’échelle du laboratoire qui permettent aux uns et aux autres d’appréhender l’ensemble des disciplines et problématiques du laboratoire, et favorisent l’émergence des questionnements interdisciplinaires.
- L’ensemble des travaux menés sur les bassins versants urbains couplent des approches relevant de la physique, des sciences de l’ingénieur, de la chimie et de la microbiologie (sources et flux de polluants sur les bassins versants urbains, source et dynamique des mycobactéries non-tuberculeuses, fonctionnement des cuves de récupération d’eau pluviales et évolution chimique et microbiologique de l’eau stockée). Des thèses co-encadrées sont engagées : par exemple dans le cadre de l’ANR Trafipollu, sur l’analyse à petite échelle du couplage ruissellement- production et transfert de polluants. La plate forme de modélisation Multihydro vise aussi à la simulation couplée de la production et du transfert de débit et de polluants. La montée en puissance de l’OSU Efluve, va permettre de renforcer ces interactions avec les autres laboratoires de l’OSU.
- Les développements sur de nouvelles techniques d’observation (utilisation des drones, développement de systèmes de suivi et de prédiction de la qualité des eaux), ayant pour certaines amené au dépôt de brevets (projet Quadro) sont la synthèse de connaissances multidiscplinaires, en partenariat avec des laboratoires extérieurs.
- De nombreux projets de recherche ont été engagés, qui couplent les sciences humaines et sociales et les sciences de la nature :
- Dans le domaine des inondations, et de l’adaptation des systèmes urbains au changement climatique, (projets R2DS GARP3C, FP7 SmartEst), les estimations quantitatives ont été accompagnées d’analyses prospectives sur les adaptations des services aux évolutions des inondations.
- Dans le domaine de l’aménagement urbain, le développement des réglementations de contrôle à la source a été analysé et confronté à ses conséquences hydrologiques, amenant à la production d’un travail de doctorat co-encadré, qualifié de « radicalement interdisciplinaire » par l’un des rapporteurs et ayant amené à la production de publications co-signées. Dans la même direction l’ANR INOGEV analyse l’innovation dans la gestion des eaux pluviales, non seulement sur le plan de l’innovation technique, mais aussi le processus d’innovation en lui-même à l’interface entre les communautés de la recherche et de l’opérationnel.
- Dans le domaine du fonctionnement des milieux aquatiques, des approches croisées sont actuellement en cours (projet ANR PULSE, MAKARA) qui interrogent conjointement les facteurs d’altération de la qualité chimique et microbiologique des lacs urbains et l’appropriation de ces milieux par les acteurs de leur environnement.
- Les programmes de long terme PIREN-SEINE, OPUR et EAUBADD dans lesquels le LEESU est impliqué sont des programmes interdisciplinaires. Concernant le programme OPUR, la quatrième phase qui démarre a explicitement ouvert ses actions de recherche aux travaux en sciences économiques et sociales. Sur les 10 thèmes du programme, deux (thème 7 « ressources alternatives » et thème 8 « vers une meilleure régulation des pratiques ») sont à relier aux SHS. De même le programme EAUBADD aborde à la fois les aspects techniques de l’eau dans le bâtiment, mais aussi les conditions de développement des nouvelles pratiques durables de gestion des eaux à cette échelle, en particulier la récupération et l’utilisation des eaux de pluie et des eaux grises produites au sein du bâtiment et le développement des toitures végétalisées.
- La mise en place du LabEx Futurs urbains offre une nouvelle opportunité de développement de l’interdisciplinarité au sein du laboratoire et en liaison avec les autres unités du LabEx. Futurs Urbains s’est construit autour de l’interdisciplinarité et a organisé un colloque international en janvier 2013, auquel le LEESU a participé ; il a aussi ouvert un appel à proposition pour des post-doctorats. Le LEESU va ainsi accueillir une post doctorante pour 18 mois autour de la question de la modélisation et de l’usage des modèles dans la description du fonctionnement urbain.
- Ces actions traduisent un engagement des chercheurs du laboratoire dans les travaux interdisciplinaires et une prise de risque certaine, tant dans la réponse à des appels à projets où l’interdisciplinarité n’est pas bien perçue, que dans la valorisation dans les publications des résultats des recherches. Il faut toutefois constater une évolution ces dernières années avec l’ouverture d’appels à projet à l’ANR explicitement interdisciplinaires (ANR Ville durable, Ecotech, …) et le développement des « special issue » dans des revues. Par exemple Journal of Hydrology et Water research ont publié des numéros spéciaux en 2012 sur l’eau dans le péri-urbain et les inondations, questions interdisciplinaires, et dans laquelle le Leesu a publié plusieurs articles.
Comme l’illustrent les exemples précédents, ces travaux interdisciplinaires se sont concrétisés par des projets de recherche du laboratoire validés lors des étapes de sélection des appels à projets, dont ils constituent un pourcentage élevé (58% répartis en 20% interdisciplinaires aux sciences de la nature et 38% interdisciplinaires entre Sciences de la nature et SHS, pour un total d’une cinquantaine de projets).
Dans le domaine de l’animation de la recherche le LEESU participe aux activités des groupes interdisciplinaires INSU-SIC-milieu urbain, ainsi qu’au groupe GT 11 d’Allenvi : «Vie citoyenne et mobilité». Il participe aux comités scientifiques et contribue largement aux communications de congrès internationaux qui visent au dépassement des disciplines comme Novatech, conférence internationale triannuelle qui se déroule à Lyon, ainsi qu’à l’ICUD, conférence internationale sur les eaux pluviales, co-organisée par l’International Water Association (IWA) et l’International Association of Hydraulic Research (IAHR).