KOLOS

Calendrier : 2022-2025

Cofinancement : 

Collaboration :  

Présentation  :

L’objectif du projet de recherche-action KOLOS (Kopros pour les excréments et Tholos la circularité) est de conduire une analyse sociotechnique de la mise en place, de la genèse à l’opérationnalité, de la séparation à la source des urines et matières fécales pour les systèmes d’assainissement de petites collectivités de 200 à 10 000 EH. Les contextes ciblés sont deux collectivités, périphériques et rurales de la Métropole de Lyon. A vocation opérationnelle, ce projet permet de soutenir l’initiative de la Métropole dans le déploiement d’un démonstrateur de la collecte à la fertilisation agricole d’excrétats humains. Il s’agit d’analyser les conditions organisationnelles, sociologiques et techniques de réussite d’une telle filière. De ces études de cas, l’ambition du projet est d’analyser les ressorts permettant la réplication dans des territoires aux contextes variés.

Ainsi, dans une perspective des politiques publiques à développer pour assurer cette transition, l’approche proposée est pluridisciplinaire avec 3 axes  :

  • Une étude de l’évolution des positionnements des acteurs d’une collectivité (élus et agents) vis-à-vis de cette nouvelle filière de gestion des excrétats et de fertilisation.
  • Une étude des effets de la création d’un démonstrateur de valorisation agricole de fertilisants d’origine humaine.
  • Une évaluation technico-environnementale de différents scénarios de déploiement de la séparation à la source et d’évolution des infrastructures existantes. Les effets de ces travaux de modélisation sur les positionnements des acteurs seront également appréciés [volet mené en collaboration avec TBI (INSA Toulouse)].

Ce projet se place dans une réflexion sur la transition des « systèmes alimentation/excrétion », dans une optique de circularité, de sobriété, de collaboration et de solidarités entre acteurs d’une même filière circulaire.

En savoir plus (plaquette de présentation).

Mise en place du démonstrateur d’épandage de lisain sur une parcelle de maïs 

En 2024, le démonstrateur Kolos a été mis en place en partenariat avec un agriculteur de la commune. Ce démonstrateur correspond à un épandage de lisain (urines humaines stockées) sur une parcelle de 3 hectares de maïs-grain à Quincieux (69). Le lisain est mis à disposition par un prestataire de toilettes sèches dont l’entrepôt est situé à 8 km de la parcelle. Les volumes épandus sont dimensionnés en fonction des besoins en nutriments de la culture au semi :

  • Une bande d’environ 200 m de long sur 12 rangs de maïs (0,5 ha) bénéficie de 9,5 m3 de lisain ;
  • Une bande témoin sur 12 rangs de maïs sans fertilisation (0,5 ha) ;
  • La majeure partie de la parcelle est fertilisée avec de l’urée de synthèse (2 ha).

Parcelle de maïs du démonstrateur Kolos fertilisée au lisain – Crédit Florent Brun

L’agriculteur utilise son tracteur et la tonne à lisier de la station d’épuration qui est prêtée par la Métropole de Lyon pour l’épandage. Un cahier composé des résultats d’analyses d’impacts agronomique, sanitaire et environnementale et de l’itinéraire technique de la culture est créé (voir cahier d’expérimentation). Une note de synthèse sur les éléments indésirables des urinofertilisants en agriculture est rédigée comme outil participant également à la démonstration. Cette note propose un état des connaissances sur le sujet et s’appuie sur l’expérimentation pour faire des comparaisons avec des pratiques admises d’intrants contenant eux aussi des indésirables (voir note indésirables).

La démonstration est ainsi composée d’animations spécifiques avec visite de la parcelle, présentation du classeur et témoignage de l’agriculteur impliqué dans le projet. Une courte vidéo récapitulant les étapes de fertilisation et de démonstration est réalisée comme témoignage et pour faire perdurer dans le temps le démonstrateur.
Nous proposons de poursuivre l’animation de ce démonstrateur en venant présenter cette vidéo à destination du monde agricole, n’hésitez pas à nous contacter ! (florent.brun (a) enpc.fr)

 

Retrouvez les témoignages des acteurs impliqués dans le projet Kolos :

Gilbert Bouricand, agriculteur expérimentateur à Quincieux

Quel est le but de cet essai ? : « On fera des comptages, des pesées, pour voir s’il y a une différence de rendement, si le maïs pousse plus ou moins vite, s’il y a d’autres problèmes de maladie ou d’autre chose. Si tout se passe bien, on fera en plus gros volume. »

Ecoutez le témoignage complet ici.

 

Damien Girin, agriculteur à Ambérieux d’Azergues, visiteur de la parcelle d’expérimentation

Vous seriez prêt à épandre sur vos champs ?  » Oui bien sûr, c’est un apport comme un autre, au contraire, il faut le valoriser. »

Ecoutez le témoignage complet ici.

 

 

 

Maurane Valdelfener, Métropole de Lyon

« Du côté de la Direction du Cycle de l’eau, c’est un premier pas qu’on fait vers le monde de l’agriculture. On le faisait déjà dans les plans d’épandage mais là ça permet d’avoir un retour en direct des agriculteurs sur cette pratique, sur tous les freins logistiques qui peuvent être rencontrés par les agriculteurs s’ils étaient amenés à utiliser ces produits. C’est intéressant de pouvoir échanger en direct avec eux. »

Ecoutez le témoignage complet ici.


Sébastien Bernard, prestataire de toilettes sèches (TLB du Rhône), fournisseur de lisain

« On a une soixantaine de m³ par an (d’urine) à traiter. Pour le compost on gère ça de façon dissociée, pour tout ce qui est matière sèche, on a aux alentours de 20-25 m³ par an. […]  Ce que j’attends de l’expérimentation c’est d’avoir une réflexion scientifique sur la réutilisation de l’urine, et permettre d’être plus convaincant quand on va voir un agriculteur, pour lui expliquer que ça s’est déjà fait et qu’on a tel type de résultat avec des apports d’urine, par exemple en début de culture. »

                                              Ecoutez le témoignage complet ici.

Laëtitia Canonier, Chambre d’Agriculture du Rhône

« Le recyclage des urines, c’est encore quelque chose qui est innovant. C’est pour ça qu’on veut se positionner, pour savoir pour les agriculteurs, quel est l’intérêt de rejoindre ce type de filière. »

Ecoutez le témoignage complet ici.