Une étude historique sur la gestion des résidus organiques sur le territoire du Syctom
Calendrier : 2023 – 2024
Financement : SYCTOM – Ecole des Ponts ParisTech
Coordination : Emmanuel Adler et Fabien Esculier
Présentation
Le Syctom et l’Ecole des Ponts ParisTech s’associent pour mener une étude historique sur la gestion des résidus organiques sur le territoire du Syctom. Par l’exploitation de sources bibliographiques et iconographiques, le projet vise à retracer les grandes évolutions, la diversité et la multiplicité des modes de gestion de la fraction organique des déchets d’origines diverses.
Pour donner une idée de cette importante diversité, notons dès à présent que les matières étudiées regrouperont par exemple (liste non exhaustive) :
- les gadoues vertes ou noires collectées sur Paris[1],
- les déchets produits sur les Halles de Paris[2],
- les croûtes de pain collectées par le père Chapellier[3],
- les os des animaux consommés employés pour la fabrication d’objets et d’engrais[4],
- les cheveux collectés auprès des coiffeurs[5],
- les bouts de cigares ramassés sur la chaussée par le mégotier[6],
- les peaux de rats capturés dans les égouts[7],
- les crottes de chiens ramassées sur la chaussée[8],
- les gadoues de l’agglomération parisienne par transport ferroviaire[9], etc.
Exemple d’illustration – triage de l’os chez un marchand en gros (1910)
Pour retracer les mutations du territoire, le travail considère l’ensemble complexe constitué par les divers producteurs (agriculteurs, industries agroalimentaires, restauration collective, commerces, espaces verts, collectivités, particuliers…), mais également par les collecteurs et transformateurs (chiffonniers, biffins…)[10].
La pluralité des modes de gestion en termes de collecte, traitement[11], valorisation, ou exportation est illustrée par des cas concrets, et les enjeux liés au transport des produits bruts ou transformés pour une utilisation agricole, par tombereaux, par voie ferrée ou par voie navigable sont également appréhendés.
Sur le plan de la démarche scientifique, afin d’analyser et représenter les mutations des activités humaines et les flux de déchets, ce projet mobilise des compétences multidisciplinaires, avec des apports de la sociologie, de la géographie et de l’agronomie.
[1] Paul VINCEY, Notice monographique sur les ordures ménagères de Paris, Bulletin de la SEIN, 1900, pp. 172-209
[2] Préfecture de la Seine, Assainissement des Halles Centrales, 1875, 129 p.
[3] La Presse Illustrée, édition du 20 juillet 1872, pp.3-6 ; Privat d’Anglemont, Paris anecdote, 1860, pp. 47-61
[4] Louis PAULIAN, La hotte du chiffonnier, Hachette, 5ème Ed., 1910, pp. 111-127
[5] Ibidem, pp.131-141
[6] Le Petit Journal, Ed. du 5 février 1868, p.3
[7] Le Salut Public, Ed. du 5 janvier 1850, p.1
[8] Le Cuir Technique, Ed du 1er juin 1926, p. 238-242
[9] Circulaires du 14 janvier 1884, du 18 janvier 1902 et du 10 décembre 1913 du Ministre des Travaux Publics aux Cie de chemin de fers pour le transport des boues et immondices, matières dangereuses ou infectes.
[10] Dr du CLAUX, Les chiffonniers et l’hygiène, Annales d’Hygiène Publique et de Médecine Légale, 1884, pp.209
[11] Achille LIVACHE, Considérations sur les divers modes de traitement des ordures ménagères, Bulletin de la SEIN, 1900, pp. 731-748