Et si le jardinage pouvait constituer une « pratique de gestion de l’urine » dans la sphère domestique, apportant une alternative partielle aux toilettes à chasse d’eau…y compris en ville ? Dans un contexte urbain où la pratique des toilettes sèches domestiques est encore extrêmement marginale, certains citadins choisissent de soustraire tout ou partie de leur urine au système conventionnel d’assainissement (toilettes à chasse, d’eau, tout-à-l’égout, station d’épuration), et de s’en servir comme engrais.
C’est le sujet de l’enquête menée par Léa Weingart, étudiante en M1 Urbanisme et Aménagement à l’université Paris 1, sous la direction de Sabine Barles, Marine Legrand et Bernard de Gouvello.
Différents contextes ont été considérés pour cette étude : la sphère domestique et les jardins partagés. Cette enquête s’intéresse aux motivations de ces jardiniers, aux techniques employées pour collecter et valoriser l’urine. Elle se penche sur la façon dont on apprend à manipuler cette matière souvent perçue comme « dégueulasse » dans un contexte spatialement et socialement contraint. Elle s’intéresse enfin à l’inscription de la pratique de l’urine comme engrais dans une réflexion plus large sur la remise en question du système conventionnel d’assainissement.
A lire :
Weingart, L. 2022. Les usages urbains de l’urine comme fertilisant. Etude des pratiques de gestion alternative de l’urine par le jardinage dans les sphères domestique et associative d’Ile-de-France. Mémoire de Master 1 Urbanisme et aménagement, Université Paris 1.