EDITO – Quelles connexions peut-on mettre en place quand la situation actuelle nous impose gestes barrières et isolement physique ? L’équipe OCAPI a réussi à rester connectée physiquement en décalant son séminaire annuel, prévu en juin, au mois de septembre. En octobre, la dernière réunion du GTT ARCEAU-IDF, malgré une connexion uniquement informatique, a permis de renforcer les liens de cette communauté grandissante de la séparation à la source.
La séparation à la source redéfinit justement les connexions : déconnexion des toilettes de l’égout, déconnexion de l’excrétion humaine et des milieux aquatiques, reconnexion des humains avec les sols dans le retour à la terre des nutriments excrétés par nos corps. Au vu des dérèglements planétaires induits par le développement des sociétés industrielles, il semble impératif que nous, humains, nous reconnections à notre habitat terrestre. Alors que tous les États de la planète ont validé l’accord de Paris sur le climat depuis déjà 5 ans et que le GIEC a montré que le respect de cet accord, à savoir le maintien d’un réchauffement inférieur à 1,5°C, nécessitait des réductions drastiques de nos émissions de gaz à effet de serre, c’est finalement le coronavirus qui, indirectement, a conduit l’humanité à suivre effectivement la trajectoire modélisée par le GIEC pour l’année 2020 !
La façon dont cette baisse des émissions mondiales s’est passée et les conséquences sanitaires, économiques et sociales des derniers mois ne sont évidemment pas souhaitables. Mais en termes de réduction des émissions de gaz à effet de serre, l’année 2020 nous aura montré qu’il faudrait, pour prolonger la tendance en 2021, faire une baisse 2 fois plus importante des émissions qu’en 2020, puis 3 fois plus en 2022, etc. Voilà en tout cas ce à quoi l’humanité s’est collectivement engagée avec l’Accord de Paris.
Un tel bouleversement dans le fonctionnement de nos sociétés nécessitera de redéfinir de multiples connexions. À l’échelle du programme OCAPI, nous proposons déjà, humblement, de réfléchir à la façon dont nos excrétions nous connectent à notre environnement et aux personnes qui s’en occupent dans la société. Le 18 décembre à 9h30, vous pourrez vous connecter en visio-conférence à la soutenance de thèse de Tristan MARTIN qui montrera, entre autres, les bénéfices en termes de gaz à effet de serre d’une reconnexion de nos urines avec les sols cultivés (le lien de la visio-conférence sera indiqué dès que possible sur le site internet OCAPI).
Nous souhaitons également que cet Infocapi nous maintienne connectés les uns aux autres, en espérant pouvoir bientôt retrouver la convivialité de connexions humaines davantage authentiques.
Fabien ESCULIER