Publication du rapport : Freins et leviers à l’emploi de fertilisants à base d’urine humaine en agriculture en Île-De-France

Le rapport issu de l’étude menée par Florent Brun au sein du projet AGROCAPI a été publié. Nous vous invitons à découvrir en détail les résultats de cette enquête en consultant ce document, en accès libre.

Florent Brun, 2018. Freins et leviers à l’emploi de fertilisants à base d’urine humaine en agriculture en Île-De-France. 87 p. rapport de recherche

Objectifs et méthode

Cette étude examine l’acceptabilité de l’emploi de fertilisants à base d’urine humaine (dénommés ici urinofertilisants) grâce à une enquête par entretiens semi-directifs auprès d’agriculteurs et d’institutions du monde agricole. Une méthodologie d’enquête originale est développée : elle est basée sur la collecte du ressenti de l’enquêté vis-à-vis de l’emploi d’urine en agriculture puis la présentation d’échantillons d’urinofertilisants et enfin l’implication de l’enquêté dans la définition de sa filière idéale de production d’urinofertilisants.

Résultats

Au-delà des représentations, l’utilisation d’urinofertilisants repose sur leur insertion dans des pratiques techniques agricoles et l’influence de leurs filières de production–commercialisation. Par rapport aux enquêtes quantitatives par questionnaire largement répandues dans la littérature pour traiter de l’acceptabilité des fertilisants à base d’urine par les agriculteurs, cette nouvelle méthodologie donne des résultats intéressants qui ouvrent sur des perspectives concernant à la fois les cadres réglementaires et l’évolution des relations entre acteurs.

Les agriculteurs se distinguent dans cette étude selon le rapport qu’ils entretiennent à cette nouveauté. La majorité se situent dans une situation d’indécision pour l’emploi d’urinofertilisant. Cela est dû à l’absence de discours institutionnel sur la valorisation des urines, à une méconnaissance des implications de l’emploi des urinofertilisants sur leur activité agricole et au manque de diffusion de la connaissance quant au pouvoir fertilisant de l’urine et des impacts de sa composition. Il ressort de l’étude que l’emploi des urinofertilisants est favorisé par leur forme solide, leur coût inférieur à ceux du marché et leur statut de produit. La confiance dans la composition des urinofertilisants ne repose pas tant dans un label que dans leur filière de production-commercialisation où la coopérative agricole joue un rôle important.

Perspectives

La création de filières pilotes est recommandée pour les différents avantages qu’elle présente :

– Affronter par la mise en situation la pertinence des enjeux de l’acceptabilité des agriculteurs.

– Offrir des gage de garantie, une manière de lever les craintes et une opportunité en termes de communication pour informer les agriculteurs et les cursus en charge de leur formation.

– Renforcer la justification d’une reconnaissance réglementaire des urinofertilisants comme engrais ou amendements. Un cadre réglementaire adéquat aurait comme effet levier l’augmentation de leur utilisation.

Utilisation d’urine en agriculture. – Suède. C. Werner